Après une première journée dans la ville de Kinosaki Onsen et une familiarisation avec notre logement traditionnel, pour cette 2ème journée, nous allons enfin profiter de la spécialité de cette ville thermale : les onsen (ou bains chauds d’eau thermale).
D’un onsen à un autre
Le bain Kounoyu
Les onsen à Kinosaki sont au nombre de sept : l’idée, lors d’un séjour comme le notre, est de passer sa journée à tester les différents onsen (nous avons tout testé sauf un qui était fermé pour rénovation).
Le bain Jizouyu
En général, loger dans un ryokan (n’importe lequel de la ville) comprend dans la prestation un pass « onsen » permettant d’accéder à tous les établissements (mais il est possible d’acheter les tickets séparément apparemment).
Le bain Satanoyu
Munis de notre pass, nous nous sommes faits une joie de nous promener de bain en bain, vêtus de notre yukata prêté par le ryokan (ça y est vous pouvez enfin voir celui que j’ai choisi) et de mon petit panier en osier contenant le strict nécessaire (serviette, quelques yens, clef de la chambre…).
Le bain Mandarayu
Chaussés de nos sandales de bois (geta), nous avons arpenté la ville pour collectionner les 7 tampons des différents Onsen !
Le bain Yanagiyu
En général, les Japonais mettent à disposition des tampons à l’entrée de chaque monument pour pouvoir dire « J’y étais ! » Je suis fan : Ça motive encore plus d’aller visiter tel ou tel endroit !
Les bonnes pratiques dans un onsen
Comme je l’ai dit précédemment, c’était ma première expérience dans un onsen et je n’avais pas lu grand chose auparavant à ce sujet mis à part quelques connaissances lointaines en « Ranma 1/2 » (on les voit sans arrêt se balancer de l’eau avec des seaux en bois dans ce genre d’établissement, vous visualisez ?).
TATOUAGES
Je savais aussi que l’on ne peut pas y accéder si l’on est tatoué (ça tombe bien, je suis vierge de tout tatouage). En effet, au Japon, les yakuza (mafia japonaise) en sont le plus souvent farcis ce qui permet ainsi de leur interdire l’accès.
Difficile de croire que vous faites partie du gang si vous arborez un tatouage dauphin arc-en-ciel suivi de l’inscription « Je t’aime maman♥ » mais je préfère prévenir qu’on vous refusera peut être l’entrée quand même.
Essayez de le couvrir s’il est de petite taille. Pour le reste, j’ignore la tolérance à l’entrée des onsen. Essayez le regard du Chat Potté, on ne sait jamais.
LES GARÇONS D’UN CÔTÉ, LES FILLES DE L’AUTRE
Les bains publics à Kinosaki ne sont pas mixtes, ce qui signifie que vous devez dire au revoir à votre moitié le temps d’une baignade afin que chacun profite de son côté (sauf si votre moitié est du même sexe que vous, vous pourrez ainsi vivre l’expérience en amoureux(ses) : la chance ! ).
Malgré l’absence de mon homme, j’ai cela dit bien apprécié, même seule dans ces bains bouillants, sans connaître personne.
TENUE D’ÈVE EXIGÉE
Mise en garde pour les pudiques : l’accès au bain se fait entièrement nu (pas de maillot de bain requis), juste une mini serviette à la main.
J’avoue que cela ne m’a pas perturbée plus que ça sachant que je ne connaissais personne et que par mes origines, je me fondais à la population locale.
Je n’ai jamais eu droit à un regard insistant et n’ai pas forcément scanné à tout bout de champ la cellulite de chaque fille (ou mamie) qui passe. Si vous êtes grande, blonde (à forte poitrine), il se peut peut-être que les japonaises vous regardent avec plus d’intérêt mais je ne pense pas que cela vous mettra mal à l’aise, vu l’ambiance de total respect qui y règne.
Il est d’usage au Japon de se rendre dans les Onsen avec des amis ou des collègues de travail : Je ne suis pas sûre que dans ce cas précis, j’y parviendrais par contre ! Imaginez un peu discuter « rendement de la société » avec votre patronne en tenue d’Ève ou alors « Soirée blogueuses » au Onsen (sponsorisée par une marque de gel douche ou de serviettes en coton)… Ha ha ! Je vous laisse imaginer.
LA MARCHE À SUIVRE
-déposer tous ses vêtements dans un panier et ranger celui-ci dans un casier
-garder la clef du casier autour du poignet
-prendre sa mini-serviette
-se sentir un peu cruche, totalement nue, pendant que d’autres filles se rhabillent ou se sèchent les cheveux à côté de vous
-accéder à la zone de baignade
-se laver entièrement en s’asseyant sur des tabourets en bois (Ranma 1/2 je vous dis !)
-ne pas mouiller la mini-serviette
-la déposer éventuellement sur la tête
-accéder au bain chaud
-« Kiffer la life »
-se rappeler que l’on s’est donné rendez-vous, dans 10 ans, même jour, même heure, même pomme Fuji « dans 20 minutes » avec son homme
-sortir du bain
-se sécher avec la mini-serviette
-se rhabiller devant son casier
-se sentir un peu cruche d’enfiler sa culotte devant d’autres filles qui se rhabillent ou se sèchent les cheveux à côté de vous
-sortir de la salle
-piailler avec son homme pour connaître ses impressions (alors ? alors ? Il y a du scan de « matos » chez les hommes aussi ? hehe !).
PAS DE PHOTOS
Évidemment les photos ne sont pas admises dans les onsen (on laisse tomber la soirée Blogueuses), celles que vous voyez ici sont les rares que j’ai prises dans notre ryokan dans son bassin privé (woo woo je suis nue !) et l’un de ses bassins publics, lorsqu’il n’y avait personne à l’intérieur. Comme ça, vous pouvez vous rendre compte de l’ambiance.
7 ONSEN 7 AMBIANCES
Chaque onsen a sa spécificité : en plein air, au milieu de rochers, sur le toit d’un immeuble.
Mes préférés, le Satanoyu (près de la gare) au décor un peu oriental (hammam et salle froide pour varier les plaisirs) et son bain au dernier étage en plein air ainsi que le Kounoyu au milieu de rochers.
Pour les pudiques, à noter qu’il existe des endroits sympathiques pour tremper seulement ses pieds dans l’eau thermale chaude à divers recoins de la ville. Très sympa quand il fait froid dehors.
L’ascension du Mont Daishi
Si vous vous êtes faits « refouler » des onsen (espèce de yakuza), une autre option s’offre à vous : la découverte du mont Daishi en téléphérique (ou à pied).
Chaussés de getas, nous avons été sages en prenant le téléphérique. Au pied de la station, arrêt obligé pour tester la spécialité locale : les Onsen tamago (oeufs à faire bouillir soi-même dans l’eau thermale des onsen)
Onsen tamago
Goût ne différant aucunement de celui d’un oeuf que vous auriez fait bouillir chez vous dans votre casserole mais j’ai la satisfaction de dire : JE L’AI FAIT.
Parfaitement gâtés par la météo ce jour-là, cette balade au sommet a été l’une des plus agréables de notre séjour.
Vue vertigineuse, communion avec la nature, jolis temples et pause goûter avec de délicieux dangos (brochette de mochis) et un autre « parfait ».
Dango à griller soi-même
« Parfait » au matcha (encore !) au sommet du Mont Daishi
Nos 2 jours à Kinosaki Onsen s’achèvent donc. J’espère que vous appréciez toujours le voyage. Nous nous dirigeons bientôt vers un nouvel horizon peuplé de daims et d’huîtres grillées. À très vite !