Cela va faire presque 1 an que je suis allée au Japon et je n’ai toujours pas terminé mon récit de voyage : une honte, je sais !… mais au moins, en le racontant 1 an après, nous nous plongeons davantage dans l’ambiance hivernale : on dira que je l’ai (presque) fait exprès !
Continuons donc notre périple là où nous l’avions laissé, à Sapporo. Après ces quelques jours de spectacle glacé et neigeux, direction le Nord-Est de l’île de Hokkaido vers Abashiri (située sur la carte ici).
Se rendre à Abashiri
Nous avons pris le train au départ de Sapporo assez tôt en direction de Abashiri : à noter qu’il n’y a que 2 trains par jour desservant cette destination. Manquer son train ne vous laisse guère de chance de vous rattraper ensuite !
Le trajet dure 5h30 jusqu’à la gare de Abashiri : il nous a fallu ensuite changer de train puis prendre une navette pour accéder à notre hôtel.
Dans ce second train, nous avons d’ailleurs manqué notre arrêt car il faut savoir que les petits trains japonais n’ouvrent leur porte qu’à l’avant lors d’un arrêt à une station.
Il faut donc anticiper et se déplacer vers l’avant lorsque vous prévoyez de descendre à la prochaine station. On avait l’air fin à attendre derrière que la porte ne s’ouvre ! En espérant que notre erreur vous servira et vous évitera de poireauter dans une station fantôme au milieu de la neige.
En brise-glace sur la mer Okhotsk
La principale attraction de Abashiri en hiver est le tour en bateau brise-glace (Ouverture de 9h à 15h30 environ). Vous n’aurez certainement pas de difficulté à trouver un bus vous emmenant devant l’embarcadère « Aurora terminal ».
Du 20 Janvier au 3 Avril environ, les glaces provenant de Sibérie descendent lentement sur la mer Okhotsk, au fil du courant marin, créant ainsi une sorte de banquise de mer en direction du nord du Japon.
Le phénomène est visible ici à Abashiri mais en cas de météo capricieuse, veillez à vous renseigner avant de programmer une balade : les blocs de glace peuvent arriver en masse (comme sur ces photos) ou se faire plus discrets.
Nous avons eu énormément de chance ce jour-là en pouvant admirer d’immenses plaques de glace flottant sur cette mer d’un bleu intense avec en bonus un soleil et un ciel dégagé. Au vu des photos, il est clair que nous ne pouvions espérer mieux.
L’expérience nous a totalement séduits, je n’aurais jamais pu croire voir cela en étant au Japon ! Vous pouvez d’ailleurs admirer cette balade en mouvement sur la Story instagram « Abashiri » que je viens de mettre à la une.
Le musée de la prison de Abashiri
La balade en bateau durant environ 1h, il nous restait pas mal de temps libre ensuite pour la journée d’où l’idée saugrenue d’aller visiter ce musée de la prison de Abashiri.
Ce n’est pas forcément là que vous ramènerez vos plus joyeux clichés de voyage mais cette visite a été au final très intéressante et je ne regrette pas une seconde de l’avoir faite. La prison d’origine a été construite il y a environ 100 ans.
Elle a été déplacée sur un autre site et il ne reste maintenant de l’ancienne prison que ce musée, ce qui est suffisant pour se rendre compte des conditions de vie glaciales des détenus.
Le parcours se fait en suivant une carte, en passant du tribunal jusqu’aux espaces de travail (la prison produisait son propre miso et sauce de soja) ainsi que les lieux d’incarcération plus ou moins extrêmes qui font froid dans le dos (autant au sens propre qu’au sens figuré).
Le décor est agrémenté de mannequins au réalisme assez bluffant (plutôt creepy mais les Japonais ont l’air d’aimer ça) et il est possible de déguster un merveilleux repas de prisonnier à la cafétéria de la prison (poisson grillé et soupe miso, ça ferait presque rêver).
La boutique de souvenirs n’est pas oubliée également (qui veut son porte-clefs menottes ?). Avis aux amateurs, donc. Certains trouveront cette visite déstabilisante : elle l’est… mais pour ma part, je lui ai trouvé un grand intérêt.
Abashiri Tsuruga resort
Notre avis sur cet hôtel est assez mitigé : nous l’avons choisi pour sa localisation proche de ce que nous voulions visiter et avons été tout d’abord ébahis par le côté grand chalet à la japonaise mais au final, avons été quelque peu déçus par la nourriture (assez rare pour être souligné au Japon) servie en buffet, très quantitative mais pas forcément qualitative.
C’est également le genre d’hôtel où les touristes (que nous sommes aussi !) débarquent en masse : vu la grandeur de l’hôtel, on s’y attendait un peu mais c’est bon à savoir si vous désirez réserver. L’esprit est plutôt celui d’un grand complexe hôtelier plutôt que d’un calme petit ryokan.
L’avantage, cela dit, c’est que tout est réglé comme du papier à musique avec du personnel en conséquence, un spa et des onsen (bien relaxants tout de même). Un salon avec une cheminée et des marshmallows à disposition (à rôtir !) était étonnamment vide et nous a permis de passer des soirées bien agréables.
Nous avons également expérimenté le trempage de pieds dans un bain d’eau chaude au milieu d’une hutte enneigée placée devant l’hôtel : nous sommes restés 2 minutes mais nous l’avons fait !!
Sur ces photos, je porte le yukata apparemment traditionnel de la région (mais mes chaussettes le sont moins !) Et bon point pour nos bagages, la chambre était spacieuse.
La vue de notre chambre
Des miso ramen à Abashiri
Le restaurant que j’ai repéré à Abashiri est celui présent à quelques pas de l’embarcadère du bateau Aurora. Il m’est difficile de vous donner une adresse mais essayez de montrer cette inscription : 麺屋 海嵐 à quelqu’un et il saura peut-être vous indiquer le restaurant (si il existe encore-on ne sait jamais).
Nous y avons dégusté de délicieux miso ramen avec bouillon et sans bouillon, parfaitement assaisonnés et tellement réconfortants après cette sortie en mer.
Miso ramen avec ou sans bouillon au restaurant 麺屋 海嵐
J’espère que la visite à Abashiri vous aura plu et vous donnera quelques pistes si vous décidez de visiter le Japon en hiver. La suite très bientôt, vers une destination encore plus enneigée et sauvage, Shiretoko !