Dans près d’un mois, c’est Mardi Gras alors plutôt que de vous amener manger les crêpes de madame Tipiak, je préfère vous emmener dans un autre lieu où les crêpes sont aussi les spécialités.. mais de manière plus exotique!
Je vous donne rendez-vous devant le Restaurant Aki 11bis Rue Sainte Anne 75001 PARIS afin de découvrir les crêpes à la sauce japonaise: les Okonomiyakis! Si vous regardiez le dessin animé ‘Lucile Amour et Rock’n Roll » dans votre enfance , ces crêpes ne peuvent que vous dire quelque chose puisque c’était la spécialité du papa possessif de Lucile et le repas préféré du chat Roméo (Maoooww des Cwêêpes!).
Trève d’interlude télévisuelle, entrons plutôt dans le restaurant qui est rempli à craquer à l’heure de pointe : il est établi sur 2 étages. On nous indique que le sous-sol est déjà complet donc nous nous contenterons du rez de chaussée un peu moins spectaculaire…
En effet, au sous-sol, si on a la chance de s’asseoir au comptoir, les galettes japonaises sont préparées devant nos yeux par le chef sur l’immense plaque chauffante… Tant pis , ce sera pour une autre fois: je vous laisse la surprise de découvrir ça avec quelqu’un d’autre que moi!
La serveuse nous amène le menu et ma foi, c’est la bonne surprise! Les restaurants japonais ont toujours eu cette réputation d’être assez coûteux , eh bien là, pas du tout: on nous propose des menus aux alentours de 12 euros avec en général un bol de soupe, entrée et plat. Je me laisse tenter par le menu avec les nouilles Soba à base de farine de sarrasin.
On m’ apporte alors l’entrée : Le Tonkatsu (ou porc pané). Un plat typique japonais à base de lamelles de porc frites et panées accompagné d’une sauce à base de soja, de moutarde et de chou chinois émincé. Je me permets de commencer avant vous, qui n’avez choisi qu’une crêpe en guise de repas , mais je vous invite à venir picorer avec moi. Les lamelles de porc sont délicatement croustillantes: trempées dans la sauce puis accompagnées de chou croquant , elles sont terriblement réconfortantes en période hivernale…
Arrive ensuite ma soupe de nouilles Soba fumante.. Rien de tel qu’un bon bol de soupe lorsque nous sommes en plein hiver: votre Grand-mère vous l’a déjà répété maintes et maintes fois, n’est ce pas?
Les nouilles sont fermes et tendres à la fois. Comme les vrais japonais, quand on mange ses nouilles , on se doit de faire du bruit alors je ne me gêne pas et aspire mes nouilles en toute violence devant votre regard effrayé.
Mais pas le temps d’avoir peur, la serveuse vous amène votre assiette d’Okonomiyaki: une appétissante crêpe bien garnie sur sa plaque chauffante. Vous avez choisi pour le coup une crêpe au porc et au Kimchi (chou coréen pimenté). Que d’ingrédients dans cette galette japonaise! Apparemment , elle contiendrait un mélange de farine de sarrasin, de choux chinois cuit sur plaque, agrémenté de porc, fruits de mer ou de l’ingrédient que l’on choisit au depart pour être ensuite arrosé de sauce sucrée caramélisée , de fromage et … et…..
… de petites « clapiotes » ( Fans de la Cité de la Peur.. vous comprendrez tout de suite à quoi je fais allusion). En effet, à la surface de la galette, des petits copeaux d’objets non identifiés remuent dans tous les sens sous l’effet de la chaleur: on dirait qu’ils sont encore vivants à danser comme ça en suppliant: « Ne me mangez pas! Ne me mangez pas! »
Vraiment très désorientant de voir ce phénomène digne des Soirées de l’étrange. Rassurez-vous, rien de vivant ne bouge à l’horizon, en réalité , ces copeaux ayant la bougeotte sont des copeaux de bonite séchée… Ahhh! vous voilà bien avancée à présent de savoir que c’est de la bonite. Un mystère qui devient clair comme de l’eau de boudin… Oui la bonite, c’est du poisson séché fumé se présentant un peu sous la forme de copeaux de bois. Et les lois de la physique veulent que ces copeaux dansent sous les hautes températures comme des Brésiliennes sous le soleil du carnaval de Rio…
Voilà donc l’explication rationnelle d’un phénomène irrationnel. En tous cas, peu importe ce qui bouge, je me régale devant ce festival de saveurs, à déguster avec la petite spatule.
Bilan de l’expérience: les galettes japonaises sont d’un délice à faire tressaillir de jalousie les bigoudènes bretonnes mais pour le dessert, encore rien de bien intéressant du côté Japonais , les Bretons peuvent se rassurer…
Restaurant AKI
11 bis rue sainte Anne
75001 PARIS
Métro Pyramides
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