Nous reprenons le parcours de notre road-trip japonais qui date de plus d’un an. Ce voyage me paraît tellement loin à présent… comme perdu dans une autre dimension ! Je tiens le bon bout pour finir de tout vous raconter mais comme je ne pense pas retourner au Japon de sitôt, cela me fait une excuse pour continuer de voyager avec vous par procuration.
L’étape du jour est la petite ville d’Ōzu dans la préfecture de Ehime. Nous y avons fait l’aller-retour dans la journée et sommes tombés sous le charme de cette ville méconnue. Encore de belles découvertes !
Se rendre à Ōzu
Si vous avez suivi notre précédente étape, vous savez que nous étions à Matsuyama et que nous y sommes restés 3 jours (2 nuits). Durant ce court laps de temps, nous avons cependant choisi de nous rendre à Ōzu pour une journée sachant que le trajet en voiture n’est que de 50 mn environ.
Cela n’aurait certainement pas été envisageable si nous n’avions pas loué de voiture (ou alors, il aurait fallu garder sans cesse un œil sur sa montre pour ne pas manquer le train et gérer les éventuels bus alors qu’ici, liberté totale).
La ville d’Ōzu est surnommée « La petite Kyoto », ce qui vous laisse déjà entrevoir le profil historique de celle-ci. Ruelles traditionnelles et monuments remarquables ne nous ont pas fait regretter cette escapade et vous allez comprendre en lisant la suite !
Randonnée au parc Shirataki
À peine arrivés dans la ville, une fois la voiture garée, nous nous sommes dirigés vers ce sentier complètement désert.
Le pont japonais rouge enjambant la rivière Hiji et le panneau indiquant le parcours laissent sous-entendre qu’il serait encore plus judicieux de s’y rendre en automne. Je vous laisse imaginer ce même décor teinté de feuilles flamboyantes.
En attendant, ces photos prises fin mai dévoilent la facette estivale du lieu. C’était tellement agréable d’avancer sur ce chemin ombragé, découvrant une cascade, puis des statuettes traditionnelles cachées dans la mousse : les « yume warabe (夢わらべ) ».
Statuettes « Yume warabe » sur notre chemin
Ces statues à la mine joviale sont censées faire retrouver l’âme d’enfant à la personne qui les regarde et, en quelque sorte encourager le marcheur dans sa montée.
Car même si le chemin est admirablement bien entretenu (pavés impeccables et bâtons de randonnée gracieusement mis à disposition = Bienvenue au Japon), ça grimpe !
Tout en haut, on peut croiser quelques autels et mini-temples pour se recueillir : La spiritualité se mérite vu la raideur des escaliers pour y accéder… mais la récompense est au sommet avec une jolie vue sur le village.
Pokopen Yochoko
De retour à la civilisation (ou presque, puisque le village de Ōzu était particulièrement vide), nous avons arpenté les ruelles à la recherche d’un restaurant ouvert, ce qui ne fut pas chose aisée (je vous révèlerai tout de même quelques adresses en fin d’article).
Au fil de notre balade dans cette ville presque fantôme, nous nous sommes arrêtés sur la place Pokopen Yochoko, pour un retour dans les années 60. Ce fut assez déroutant de déambuler dans ce décor de kermesse, sans les rires d’enfants, la foule et l’animation.
Creepy ? Un peu… mais cela donne envie d’y retourner un dimanche car cela doit être plus animé ce jour-là vu qu’ils ouvrent ces stands rétro, comme dans l’ancien temps (=tous les dimanches d’avril à novembre et chaque 3ème dimanche du mois de décembre à mars : vous voilà prévenu.e.s ! )
Nous avons tout de même eu la chance de visiter ce musée intitulé « Coke & Van goods museum ». Si la pop culture japonaise des années 60/70 vous intéresse et que vous vouez un culte pour les objets vintage, ce lieu est fait pour vous.
Cette caverne d’Ali Baba est remplie de figurines d’anime (Goldorak et Astro boy !) ainsi qu’une collection astronomique d’objets dérivés Coca-Cola.
Une habitation traditionnelle japonaise des années 60 a même été reconstituée pour que l’on baigne à fond dans cette ambiance vintage. Un véritable voyage temporel.
Le château de Ōzu
Ce château est plus ancien que celui de Kōchi puisqu’il a été construit au XIVème siècle. Il surplombe également la ville. J’aurais juste cette photo à vous montrer sachant que nous ne sommes pas arrivés à temps pour une visite de l’intérieur ni du donjon (la vue d’en haut aurait pu y être sympathique).
Garyu Sanso
La visite de cette maison fut pour moi une vraie bouffée de rêve et de zen. Garyu signifie pourtant « dragon endormi »… pas si zen que ça !
Autrefois, cette maison servait de lieu de contemplation et de balade pour les Shogun mais tomba rapidement en ruine et fut alors restaurée de 1897 à 1907 par un riche marchand, Torajiro Kochi, esthète à ses heures perdues.
Grand bien lui a pris de dépenser ses deniers dans la reconstruction de cette maison ! La beauté vient se loger dans le moindre détail, que ce soit dans le jardin, les poignées de porte qui plairaient bien à Batman ou cette fenêtre ronde à la lumière traversante, censée représenter la lune.
Et coup de grâce avec ce pavillon du thé « Furo-an » surplombant la rivière, avec son ponton aux allures de bateau. On a tellement aimé cet endroit qu’on a choisi d’en afficher une photo dans notre salon, pour avoir l’impression d’y être chaque jour.
Boutiques et restaurants
Durant notre période de visite nous n’avons croisé aucun touriste et à peine quelques habitants. Malgré cette faible affluence, nous avons trouvé quelques adresses où nous sustenter et rapporter des souvenirs.
Salon de thé TOKOTOKO : La seule adresse ouverte pour déjeuner ce jour-là (il devait être 14h, ceci explique cela).
Zenzai
On y sert surtout du café, du thé et des douceurs mais nous avons réussi à y trouver un délicieux « Cheese on toast » : du pain de mie grillé au fromage qui nous a fait office de repas de midi et en dessert, le « zenzai » : une soupe de haricot rouge sucré habituellement servie avec des mochi mais ici, avec un rice cake gluant et un dorayaki (gaufre japonaise). On s’en souvient encore tellement c’était délicieux !
Restaurant RARIRURERO : Ce restaurant au pied du château fut aussi source de délices et de dépaysement.
Nous avons discuté (un bien grand mot vu la barrière de la langue !) avec la propriétaire, qui faisait également partie d’une équipe de danseuses traditionnelles Yosakoi (=la danse de Kōchi) au vu des nombreuses photos et trophées qui décorent l’établissement.
Cette dernière était heureuse de faire connaître sa discipline à deux touristes français que nous étions… je lui rends donc un hommage avec cet article !
Mmmmmmh ! Un Parfait !
La carte était entièrement écrite en japonais : on a donc pioché un peu au hasard en nous fiant aux photos : Spaghettis aux champignons, ragoût au fromage fondant, Parfait et tarte aux fruits, sésames en dessert. Copieux et encore une fois un régal !
HANANOHITONOHIBI : Cette boutique de fleurs séchées était une pure merveille : Nous y avons acheté branche séchée de ??? (si quelqu’un connait le nom de la plante je suis preneuse = dernière photo ci-dessous) et un petit flacon en verre.
Mon petit souvenir de cette boutique
Si vous êtes fans d’ambiance raffinée et champêtre, cette boutique délicate devrait vous séduire. Voici le compte instagram de la boutique, pour le plaisir des yeux.
Autres points d’intérêt
Voici quelques autres pistes de visite, si vous avez la chance de rester dans le coin plus longtemps :
INARIYAMA PARK : En novembre, un festival a lieu dans ce parc au milieu des érables rougissant.
TOMISUYAMA PARK : À admirer davantage au printemps, lorsque les rhododendrons sont en fleur, en dégradé de rose et de fuchsia.
LE PONT MIYUKI : Un pont de bois recouvert d’un toit construit en 1773 sur lequel le héros de Kōchi, Sakamoto Ryoma (je vous avais montré sa statue sur la plage de Katsurahama) a traversé.
J’espère que cette visite de Ōzu vous aura plu et fait voyager.
La prochaine étape sera encore différente puisque nous retournons dans la préfecture de Kōchi pour une nuit dans les montagnes à Otoyocho, Nagafuchi, dans une maison vieille de 100 ans transformée en maison d’hôtes où la douceur de vivre et la notion de « Slow life » prennent tout leur sens. Ralentissez le rythme… On s’y retrouve bientôt !